Sujet: When it rains • Lyrum&Werther Lun 25 Oct - 18:00 | |
| J’en avais mal à la tête d’étudier constamment. Les minutes passaient lentement, j’avais l’impression que chacune d’entre elles étaient des heures. Les études, ce n’était décidemment pas pour moi, mais je n’avais pas le choix. Il n’avait jamais été question que je vive de rien, seulement avec l’héritage de mon père. Icaro m’avait donné le droit d’y toucher à mes 18 ans, lorsqu’il considéra que j’étais assez vieille pour gérer une telle somme d’argent raisonnablement. Toutefois, notre entente était claire : je devais trouver un domaine dans lequel je me plaisais à l’université et étudier afin d’assurer mon avenir. Le métier d’Assassin ne rapportait pas beaucoup d’argent, voir même pas du tout. C’était un acte volontaire que d’être un Assassin, un acte d’honneur envers notre sang, notre fraternité, nos ancêtres. Dans mon cas, c’était un acte de vengeance. Mon père n’était pas un Assassin, ses ancêtres ne l’avaient jamais été non plus. Il y avait seulement entre lui et Icaro un lien plus fort que n’importe quel lien de sang. Depuis la Renaissance, nos familles étaient liées par le pacte d’entraide que Giovanni Auditore avait conclut avec Lorenzo De Medici, après l’avoir sauvé de la noyade. Il fallait dire qu’à l’époque, Lorenzo était un noble très influent, qui avait le pouvoir et donc, des informations cachées au peuple. Lorsque la conspiration des Pazzi mit à mort Giovanni et deux de ses fils, mon ancêtre décida d’aider le dernier Auditore à venger son père et à rebâtir la confrérie des Assassins pour qu’elle retrouve son heure de gloire. Depuis, les Auditore restait en contact avec les Médici, en espérant un jour pouvoir rendre la pareille à nouveau. Et c’était lorsque mon père trouva la mort, assassiné par un Templier, qu’Icaro me prit sous son aile et me forma pour qu’un jour je puisse venger mon père.
Malheureusement, ce n’était pas toutes ces histoires qui allaient me donner de quoi manger et me loger. Icaro me considérait comme sa fille, alors je n’avais point à payer pension, mais il était hors de question que j’habite cette villa toute ma vie. J’avais tout de même de la chance : contrairement à ses fils, il ne m’avait pas obligé à suivre la voie familiale qui voulait que chaque fils devienne banquier pour reprendre l’entreprise familiale. J’avais donc pu choisir le domaine qui me plaisait, c'est-à-dire, les arts appliqués. Depuis que j’étais toute jeune, j’adorais dessiner. Je m’évadait dans mon monde, je dessinais à peu près tout ce qui me passait par la tête. Je rêvais qu’un jour, mes toiles soient affichées dans une galerie d’art à Venise et que des acheteurs de partout dans le monde viennent les admirer et proposer un prix pour les avoir dans leur salon. Toutefois, cela n’impliquait pas seulement d’avoir un bon coup de pinceau et les professeurs de l’université insistaient beaucoup sur la connaissance de nombreuses techniques et procédés artistiques que je devais, malgré moi, retenir par cœur. Mais ce soir, c’en était trop. J’avais un mal de crâne à essayer de retenir toute cette théorie étouffante. J’avais envie d’un bol de glace et… d’une bonne jasette. Oui bon, j’avais beau avoir été élevée avec des garçons, il y avait de ces trucs de filles dont je ne pouvais me passer.
Je décidai donc de troquer ma tenue du jour contre un pyjama bien confortable, une robe de chambre et des pantoufles, le tout assorti dans un ton de rose qui me donnait des airs de poupée. Ma tignasse brune se retrouva attachée en un chignon peu soigné et mon visage dépourvu de maquillage. Je me hissai hors de ma chambre, pour constater en me dirigeant vers la cuisine que Roméo et Lawry jouaient à un jeu vidéo dans le salon pendant qu’Icaro lisait, encore et toujours, son journal en les regardant du coin de l’œil. Pas de Werther en vue, pourtant. J’haussai alors les épaules pour moi-même, allant chercher ma récompense qui m’attendait sagement dans le congélateur. Une récompense pour tant d’heures de travail. Je pris au passage une cuillère, puis deux. Je retrouvai rapidement mon chemin jusqu’aux escaliers du rez-de-chaussée, pour finalement terminer mon périple devant la porte du plus jeune frère de la famille. Je cognai quelques coups puis me permit d’entrer la tête à travers l’ouverture de la porte.
« Hé, blondinet. Mon petit doigt me dit que tu te meures de déguster une bonne glace à la pistache avec moi et parler jusqu’aux petites heures du matin, je me trompe ?» Un sourire amusé se dessina sur mon visage, anticipant sa réponse. Ma proposition était presque forcée, le pauvre. |
| Lyrum C. De Medici
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